Dimanche 4 Décembre 2022
Première Lecture
Psaume
Deuxième Lecture
Evangile
Le cadre, c’est le désert. Ce n’est pas de belles étendues de sable comme sur les catalogues des agences de voyage. C’est le lieu aride propice à la rencontre avec Dieu. Le désert des pérégrination du peuple conduit par Moïse après la sortie d’Égypte. Le lieu des retrouvailles de Dieu avec son peuple, le lieu des fiançailles avec ce peuple choisi par Dieu. Celui du prophète Élie et des autres prophètes, le désert de Jésus qui est celui de la rencontre entre Jean et Jésus, celui de tous les chercheurs d’absolu au long des âges, désert de la découverte de Dieu, désert de Charles de Foucauld et celui aussi de la solitude de nos villes dur et tragique pour beaucoup. Et le passage au désert est pour beaucoup l’occasion d’un nouveau départ.
Parait Jean le Baptiste. Ce n’est pas n’importe qui. Jésus a dit : « parmi les enfants des femmes, il n’en a pas surgi de plus grand que Jean le Baptiste, et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui. » (Matthieu chapitre 11, verset 11). Avec un tel guide nous ne pouvons nous tromper, ni nous égarer. Que proclame Jean : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Un message renversant et dynamique. En peu de mots tout est dit. Se convertir, c’est changer de direction, revenir aux exigences de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Son habit est le costume des prophètes comme Elie, et son menu est plus que frugal.
L’évangéliste nous surprend : il parle directement de Jean, mais il se souvient d’une annonce donnée dans l’ancien testament. Isaïe a dit : « voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur rendez droits ses sentiers ». Jean le Baptiste sera celui qui prépare le chemin du Seigneur et qui coupera, terrassera pour que les sentiers soient bien droits.
Lors de la naissance de Jean Baptiste, les gens se disaient : « Que sera cet enfant ? » La main de Dieu était sur lui. Et sa vocation se réalise peu à peu. Maïs ce n’est pas encore le rôle définitif. Au bord du fleuve, les foules viennent de partout. Ils écoutent l’appel de Jean, ils rentrent en eux-mêmes. Et pour bien marquer leur changement intérieur, ils descendent dans l’eau. Et beaucoup de pharisiens et de sadducéens, viennent. Apparemment ils semblent les meilleurs, des gens de bien. Jean lit dans leur cœur et il perçoit qu’ils ne sont pas dociles à la volonté du Seigneur, tout est dans la façade ! Alors il les apostrophe durement : « Engeance de vipères » C’est vrai pour nous : il ne suffit pas d’accomplir des rites extérieurs, mais de réaliser une transformation profonde de la personne. Et il leur dit : ne dites pas « Nous avons Abraham pour père ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham » Pas de recommandation pour le règne de Dieu, pas de passe-droit ! chacun est seul devant le Seigneur. Et Jean annonce le jugement de Dieu. Dieu agit comme un bûcheron et nous devons renoncer chacun à notre amour-propre et à no prétentions personnelles. Jean parle fort, mais déjà il s’efface devant quelqu’un d’autre. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. C’est Jésus de Nazareth qui est au milieu de la foule. Il se fera baptiser par Jean. Et des disciples vont le suivre. Les germes de l’Église sont déjà au bord du Jourdain.
Père BABEL sm
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